Du dîner à l'orgie

   Faune ivre dont la couleur lie-de-vin du marbre est celle même de la grappe qu'il vient de cueillir. Ce personnage sensuel, heureux de vivre, entre son instrument de musique favori et sa chèvre familière, est le symbole expressif d'un goût de la vie que les Romains devaient parfois envier aux Grecs, plus doués qu'eux pour le ressentir comme pour l'exprimer.

Depuis l'aube qui l'a vu se lever, le Romain n'a absorbé qu'un peu d'eau fraîche le matin et un repas frugal à midi ; la grande affaire, pour son estomac, c'est d'attendre le soir et le festin qui l'accompagne.
De nombreux auteurs s'emploient à nous mettre en garde contre l'opinion commune qui veut que les Romains aient été d'abominables goinfres. Mais, s'il est vrai que certains sages soucieux de conserver à la fois une ligne harmonieuse sous leur tunique et un estomac solide, se contentaient d'un repas sans excès quoique substantiel, et de libations limitées, nous sommes bien forcées de constater par les récits que nous ont laissés maints écrivains, qu'un festin, dans la Rome impériale, était encore bien ature chose que les plus prolongées et les plus copieux de nos repas de noces campagnards.
On se mettait à table vers le milieu fe l'après-midi et le repas, qui normalement devait s'achever avant la fin du jour, durait fort tard dans la nuit, parfois jusqu'aux petites heures du matin. (ah, ah ! ci-dessus ils disent que le Romain se levait à l'aube, donc il ne se couchait pas ?! Et qu'il ne déjeunait pas ou peu..... tu m'étonnes !)

La suite demain !