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26 septembre 2007

Le départ des hirondelles

Num_riser0001C'est au mois de Septembre que les hirondelles nous quittent pour aller chercher des climats plus chauds, bon nombre d'entre elles se rendant au Sénégal, où elles ne cessent d'être françaises. Peu d'espèces ont l'instinct aussi développé, et dans certains cas cet instinct est bien voisin de l'intelligence. C'est ainsi qu'à Bologne, en Italie, leur départ est irrévocablement fixé chaque année au 8 septembre. Ce jour-là, mais jamais plus tôt, jamais plus tard, elles volent par bandes, par masses, au-dessus de la ville, toutes abandonnant à la fois les toits, les cheminées, les tours, les hauteurs où elles ont bâti leur nid au printemps ; et c'est merveille de voir comme elles se groupent en phalanges, en compagnies, en bataillons, avec, en tête et aux flancs, les chefs et guides, semblables, par l'habileté et la régularité de leurs manoeuvres, à une véritable armée conduite par des généraux, des colonels, des capitaines, des lieutenants, des sous-officiers. Tout Bologne assiste à ce départ ; on salue les voyageuses, les souhaits les accompagnent, les mouchoirs s'agitent, plus d'une larme tremble au bord d'une paupière, car elles sont si gentilles, si douces, si aimées, les petites hirondelles ! Mais rien ne peut leur faire ajourner jusqu'au lendemain l'ordre donné d'avance de se mettre en route. Comment savent-elles, sans s'y être trompées une seule fois depuis des temps immémoriaux, que ce jour-là est bien le 8 septembre ? En quel mystérieux calendrier ont-elles lu cette date exacte ? Il serait impossible de le dire, mais ce qui est hors de doute, c'est qu'elles sont d'une ponctualité qui  ne se dément jamais.06juillet07_001
Les hirondelles, que les savants appellent fissisrostres, (ce qui veut dire bec fendu), ont le bec triangulaire, déprimé et large à sa base, un peu recourbé à sa pointe, les narines oblongues, les pattes courtes, les doigts de pieds disposés comme le plus grand nombre des passereaux, les ailes très longues et la queue ordinairement fourchue. Elles vivent en famille, parcourent les airs en famille, font dans l'air la chasse aux insectes nuisibles, et, courageuses autant qu'actives, elles résistent souvent avec avantage, en troupe, aux grands maraudeurs de l'air, milans, éperviers, faucons. Arrivées chez nous au printemps, dont elles sont les messagères, disent les poètes, elles s'occupent aussitôt de construire leurs nids, variés de forme suivant les espèces, ceux-ci attachés aux murs, à l'angle des fenêtres, ceux-là, suspendus aux rochers, cachés dans les crevasses, dans des trous, dans de vieux arbres. Brins de bois, bûchettes, paille, plumes, les matériaux sont choisis avec discernement, assemblés avec art, collés les uns aux autres, grâce à l'enduit que l'oiseau a constamment à l'intérieur de sa bouche. Le nid ainsi fait est d'une élasticité remarquable et les petits y sont moelleusement logés à l'abri. Ils n'y restent pas longtemps, car la mère leur apprend vite à voleter, à saisir leur nourriture, à se passer de secours, à se tirer d'affaire. L'hirondelle ne marche guère ; à terre ses mouvements sont pénibles, disgracieux ; mais dans son élément favori, quand elle plane ou vole, elle a une aisance, une grâce que n'égale aucun autre oiseau. Son vol est si rapide qu'elle fait parfois plus de 20 lieues à l'heure, et sa vue si perçante qu'elle découvre une fourmi ailée à plus de cent mètres de distance.

Laurent MASSAT
06juillet07_006

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