Une petite fille du nom de Mafalda

Apparue pour la première fois, le 29 septembre 1964 sur une page de l'hebdomadaire Buenos Aires, "Primera Plana", la petite Mafalda va se voir confier dès mars 1965 un "strip" quotidien dans le journal argentin "El Mundo".
Son père, Joaquin Lavado, Quino (né le 17 juillet 1932) pour ses millions de lecteurs, la faisant vivre et penser jusqu'au milieu des années 70, période durant laquelle il préfère se consacrer de nouveau entièrement au dessin humoristique, contemplant par la fenêtre une planète se menant elle-même, par le bout du nez, à sa propre destruction. Et cela Mafalda l'a compris, elle qui se refuse à entrer dans le monde des adultes, d'y être intégrée, bien que cela soit inéluctable sauf pour les poètes et les fous.

Son univers est pourtant très proche de celui qu'elle rejette. Ne serait-ce que par la présence de ses amis, que ce soit Felipe le rêveur, Manolito le futur chef d'entreprise, ou Susanita qui, comme sa mère, est déjà obsédée par les garçons et l'argent.
Pauvre Mafalda, obligée dès l'enfance de lutter contre les obsessions de ses proches, les préoccupations de notre temps et l'anxiété universelle.

Elle n'a fait qu'un petit tour d'une dizaine d'années dans diverses publications mais cela a été largement suffisant pour propager sur la terre son message de sagesse, à travers livres, poupées, gadgets et autres dessins animés.

Depuis elle est retournée habiter dans l'encrier de papa Quino.