Trésor de Rennes-le-Château (suite et fin)

Gérard de Sède excelle dans cet exercice. D'aprés lui, l'Ordre des chevaliers de la milice du Temple se serait choisi pour septième grand maître Bertrand de Blanchefort, seigneur de Rennes-le-Château, et cela en 1156. Pour leur part René Descadeillas et Pierre Jarnac, deux auteurs rigoureux et sans complaisance avec le mythe, réfutent tout lien entre Pierre Bertrand de Blanquefort, originaire de Guyenne, et la famille seigneuriale de Rennes-le-Château.
Il y eut bien au Bézu, dans les hauteurs de Quillan, une retraite de Templiers majorquins mais rien n'autorise à conclure qu'ils aient caché un trésor à Rennes-le-Château.
Claire Corbu et Antoine Captier pensent que le trésor a été utilisé, à une époque plus ancienne, par Jacques de Voisins, seigneur d'Arques. "Il transformait cet or, dont il ne pouvait révéler la provenance, en fausse monnaie. Mais son trafic ayant été découvert, il est probable qu'une grande partie des biens des Templiers fut préservée".
Trésor de Blanche de Castille ou de sa petite-fille, Blanche de France. Mère du roi Louis IX, Blanche de Castille était née à Palencia, en 1188. Devenue reine de France par son mariage avec Louis VIII, elle mit fin à la Croisade contre les Albigeois. Le 12 avril 1229, trois ans après la mort de son époux, c'est en régente qu'elle ordonnne à Raymond VII de faire pénitence devant elle et son fils, à Paris, sur le parvis de Notre-Dame. Or le château d'origine wisigothe juché sur la colline de Rennes se nomme précisement Blanchefort. Elle y aurait séjourné et caché un trésor.
Certains auteurs attribuent le trésor de Blanche, la fille de Saint-Louis, laquelle contrainte à l'exil par son beau-frère aurait trouvé refuge dans le Razès vers 1280.
Devenu propriétaire du domaine de l'abbé Saunière après la mort de Marie Denarnaud, la bonne à qui Saunière l'avait légué, Noël Corbu déclarera dans les années soixante "je ne puis révéler mes sources, mais je puis assurer qu'il s'agit du trésor de la couronne de France : 1800 millions en 500 000 pièces d'or, des joyaux, des objets de culte...".

Trésor de la reine Blanche d'Espagne. Epouse du roi Pierre de Castille et de Léon, dit Le Cruel (1334-1369), Blanche de Bourbon venait à ce qu'il semble en cure à Rennes-les-Bains non loin de Rennes-le-Château où elle aurait déposé un trésor.

Trésor des Cathares. Dans son livre "Rennes-le-Château, Wisigoths, Cathares, Templiers", Jean Blum fournit lui aussi une contribution à l'entretien du mythe. "Les chercheurs de trésor s'accordent sur un postulat : l'abbé aurait découvert de fabuleuses richesses, profanes et sacrées. Il  n'en aurait utilisé à son profit qu'une faible partie et, en tout cas, rien de caractère sacré. Le trésor attend donc un nouveau découvreur. Le magnanime ecclésiastique aurait inscrit en son église un véritable rébus dont le décryptage conduira le chercheur avisé à une formidable découverte".
L'hypothèse d'un trésor cathare trouve ses arguments dans les évènements qui précèdent la chute de Montségur en 1244. Le "pog" sur lequel est bâti le fort presque inexpugnable est distant d'environ 35 kms de Rennes-le-Château. Selon Gérar de Sède, cité par Vinciane Denis "... deux hérétiques, Matheus et Pierre Bonnet, réussirent à sortir du château assiègé en emportant de l'or, de l'argent et une grande quantité de monnaie qu'ils cachèrent provisoirement dans une grotte fortifiée".

Jean-Pierre Juge