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Le blog du passé
29 novembre 2006

Petites pièces de vers

* Tout le monde ne peut pas avoir composé la LEGENDE DES SIECLES et avoir laissé à la postérité des kilomètres d'alexandrins.

A côté des poètes officiels croulant sous les honneurs, statufiés et solennels, ont existé, Dieu merci, des "poétaillons" de rien du tout, buveurs et paillards, moins soucieux de construire une oeuvre immortelle que de se faire applaudir de leurs compagnons de cabaret. Ou bien encore des philosophes souriants et indulgents, rimant pour leur plaisir, des quatrains sans prétention et d'autant plus charmants.

* Voici quelques bijoux qui ne se rencontrent jamais dans les anthologies poétiques :

On entre, on crie
Et c'est la vie.
On baille, on sort
Et c'est la mort.             Aurore de Chancel (1836)

On s'enlace,
Puis un jour
On s'en lasse :
C'est l'amour !                Victorien Sardou (1831-1908)

* Le marquis de Boufflers en 1782 a composé ce poème-express en mémoire au pauvre Loth, amoureux de ses deux filles :

Il but,
Il devint tendre
Et puis il fut
Son gendre.

* D'un libertin anonyme ce quatrain très osé :

Ma main qui se sent efficace
Dans son pantalon de pilou
Hésite à jouer à pile ou
Face.

* Le bon Raoul Ponchon (1848-1937) sut chanter comme personne les joies de la bouteille. Quelques-uns de ses courts poèmes méritent d'être déclamés en choeur au cours de soirées bien arrosées :

Quand mon verre est vide,
Je le plains.
Quand mon verre est plein
Je le vide.

Ou bien :
Si les femmes étaient sans fesses,
Qu'est-ce
Que nous ferions de nos mains
Pauvres humains ?

Ou encore :
Quand nous partîmes à Melun,
Nous étions un !
En arrivant à Carcassonne,
Y avait plus personne !

Et aussi son invective contre l'église Saint-Sulpice :
Je hais les tours de Saint-Sulpice
Si par hasard je les rencontre
Je pisse
Contre.

L'auteur dramatique Eugène Scribe (1791-1861) a dédié ce bien charmant quatrain à son parapluie :
Ami commode, ami nouveau
Qui contrairement à l'usage
Te montres dans les jours d'orage
Et te caches quand il fait beau.

Tristan Bernard, lui, n'hésite pas à se moquer gentiment de la mythologie avec l'Amazone et le Centaure :
L'Amazone passait. Sur le bord de la route,
Un Centaure "y pensait", des plus visiblement...
Lors, l'Amazone triste et qu'assaille le doute :
Est-ce à moi qu'il en veut, ou bien à ma jument ?

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