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Le blog du passé
17 mars 2010

Quelques petites merveilles

Il semble que de nos jours le travail manuel ait perdu de son prestige, la patience de nos anciens ouvriers est entièrement exclue de nos ateliers modernes ; tout, aujourd'hui, se fait véritablement à la vapeur, avec des moyens et des procédés nouveaux.
Pourrait-on maintenant nous trouver un ouvrier qui eût assez l'amour de son art pour consacrer des années entières à sculpter, à forger, à ciseler un vase, un meuble ou tout autre chose ?
Un des exemples du fini dans l'extrême minutieux, c'est cette idole venue du Japon, qu'on montrait à Paris au commencement du siècle dernier. Elle était bien proportionnée, distincte dans toutes ses parties et placée dans une niche, le tout fait avec la moitié d'un grain de riz, l'autre moitié du grain formait le piédestal sur lequel posait la niche avec sa divinité.orf_vrerie
Un allemand, Jean de KoenigsbergKoenigsberg, a fait, dit-on (car ceci tient véritablement du prodige), une mouche de fer qui volait autour d'une chambre et venait ensuite se poser sur la mains de son maître. Ce qui n'est guère moins merveilleux, c'est son aigle artificiel qui s'élança au-devant de l'empereur Frédéric, à la distance de 500 pas, et retourna ensuite à l'endroit d'où il était parti.
On peut lire dans les discours latins de Jean Walk que deux fameux ouvriers allemands, un orfèvre et un horloger parièrent à qui exécuterait le chef-d'oeuvre le plus extraordinaire.
Au jour fixé par les deux artistes, en présence de juges qu'ils avaient choisis, l'horloger mit sur la table une araignée de cuivre qui imitait le naturel à s'y méprendre. Il y eut accord unanime à la trouver admirablement réussie.
L'orfèvre présenta alors un microscopique carrosse d'argent monté par des statuettes imperceptibles d'hommes et de femmes ; et comme on décidait déjà que les deux chefs d'oeuvre s'équivalaient :
- Attendez ! attendez ! dit celui-ci, que j'attrape une mouche.
En ayant pris une, il la colla avec de la cire par les pattes au siège du carrosse ; et la mouche de voler, de voler, et le carrosse de rouler, de rouler sur la table.
Les juges étaient dans l'ébahissement et l'orfèvre gardait le sérieux solennel du triomphateur.
- Attendez ! attendez ! dit à son tour l'horloger en souriant.
Il ne fit que toucher du doigt son araignée. Aussitôt les grandes jambes de l'insecte, mues par des ressorts intérieurs d'une incroyable petitesse, s'agitèrent, et voilà la bête qui se met à courir comme une araignée vivante.
L'enthousiasme s'empara des juges et ils déclarèrent tout d'une voix que l'horloger était le vainqueur, attendu qu'il y avait plus de mérite à faire marcher l'araignée par un si petit mécanisme interne que de faire rouler le carrosse par l'action d'une mouche vivante.

Article de 1893

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