L'inventeur du cerf-volant électrique

Il se nommait de Romas. Il fut l'ami de Montesquieu, du chevalier de Vivens, du baron de La Tuque, dans la propriété duquel il accomplit la plupart de ses expériences, et de Monsieur de Tourny, intendant en Guyenne.
Il joua, dans le domaine de l'électricité, le même rôle que les frèresz Wright dans celui de l'aéroplane.
Sait-on qu'il passait même pour une sorte de sorcier ? A Bordeaux, en 1759, le tonnerre tomba, avant qu'il fit ses expériences, sur le bâtiment qui contenait ses appareils : la clameur publique l'accusa de cette attraction du tonnerre avant la lettre. Il dut fuir la populace ameutée et ses appareils furent détruits par la foudre.
Il inventa en 1758, le cerf-volant électrique. Franklin eut, à la même époque, la même idée, qu'il réalisa à Philadelphie.
Mais il est démontré que de Romas l'ignora. A lui seul, donc, revient l'honneur des étonnantes expériences qu'il fit à Nérac, sur les allées d'Albret, en présence de toute la population qui les suivit avec une curiosité passionnée.
De Romas, à l'aide de l'excitateur à manche de verre qu'il inventa à cette occasion, obtint des résultats extraordinaires : il tira du fil de son cerf-volant des lames de feu formidables d'une longueur de six mètres, d'une épaisseur de près de quatre centimètres. Pour les obtenir, il courut les plus grands dangers, et il mérite d'être regardé comme l'un des grands héros de la science.