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6 novembre 2006

NÎMES

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Cette cité, la plus importante du Midi méditerranéen après Marseille et Toulon, aurait vu sa prospérité s'accroître encore si elle n'avait le grave inconvénient d'être éloignéee de tout vrai cours d'eau, ce qui nuit surtout à l'expansion de son trafic commercial. Construite au bas d'une chaîne de collines d'une faible altitude, auprès d'une campagne où les chênes nains, les oliviers, les ceps de vigne croissent entre les pierres, son aspect est des plus pittoresques. La ville proprement dite, assez restreinte, est séparée de ses faubourgs - dont l'un, celui du Cours-Neuf, est à lui seul plus grand qu'elle - par de magnifiques boulevards bordés de maisons fort jolies.
Primitivement, Nîmes était un des centres les plus animés de la Gaule. Chef-lieu des Volces Arécomices, elle reçut une colonie de Massaliotes, puis s'allia aux Romains auxquels elle se soumit volontairement. Embellie par Auguste, Tibère, Trajan, Antonin, elle était devenue un des plus remarquables ornements de l'empire, avait ses temples, son capitole, son forum, ses thermes, son aqueduc, ses remparts renfermant, comme ceux de Rome, sept collines dans leur enceinte, et qui étaient flanqués de 90 tours et percés de 10 portes. Ravagée par les Vandales, elle passa aux Wisigoths jusqu'en 507, puis tomba au pouvoir des Francs à qui les Sarrazins l'enlevèrent. Charles Martel la délivra, mais toutes les guerres auxquelles elle avait été mêlée l'avaient en partie ruinée et, quand elle eut subi les dévastations des Normands, sa population était réduite de 400 habitants.
A partir de 1185, les comtes de Toulouse favorisèrent son rétablissement et elle se releva peu à peu. Pendant quelque temps comprise dans le domaine de Maguelonne, elle dépendait ainsi du royaume d'Aragon. Lors de la guerre des Albigeois, Louis VIII la prit et l'incorpora à la France.
La réforme y fut prêchée en 1533 et les Nîmois l'embrassèrent avec une telle ardeur que 25 ans après les trois quarts étaient protestants.
La Saint-Barthélemy ne fit point, dans cette ville, de victimes parmi les calvinistes, grâce à l'humanité du gouverneur de Villars. En 1621, Nîmes se joignit aux autres cités du Languedoc qui prirent les armes contre le roi et ne se soumit qu'après la reddition de la Rochelle. Louis XIII et Louis XIV la traitèrent avec rigueur, surtout ce dernier après les troubles qu'y avait provoqués la guerre des Camisards. En 1815, les passions politques, aussi ardentes que les convictions religieuses, y amenèrent les luttes sanglantes dont le général Lagarde fut une des victimes.
Nulle part, dans notre pays, on ne trouve d'aussi beaux restes de la grandeur romaine et ses monuments antiques méritent vraiment une description un peu détaillée.
Les Arènes ou Amphithéâtre, attribuées tour à tour à Antonin, Vespasien, à Titus, à Domitien sont construites sur des pierres extraites d'une carrière des environs. Ces pierres, qui mesurent deux à trois mètres cubes, sont posées l'une sur l'autre sans ciment. L'édifice présente le dessin d'une ellipse de 133 mètres de grand axe et 101 de petit. Sa hauteur est de 21 mètres et les portiques, au nombre de 60, sont sur deux rangs superposés. Ceux du premier étage sont séparés par des pilastres sans base et ceux du deuxième par des pilastres engagés d'ordre dorique. Au-dessus règne l'attique, supporté par des chapiteaux et ayant en saillie 120 consoles percées et destinées sans doute à recevoir autant de poteaux servant à soutenir la grande tente ou vélarium qui recouvrait l'ensemble. Ce gigantesque monument possède encore quelques sculptures, entre autres deux gladiateurs et une louve allaitant deux petits enfants. Aux quatre points cardinaux s'ouvrent quatre portes et celle du nord, avec son fronton soutenu par deux taureaux ailés figurés à mi-corps, était l'entrée principale. Les 35 rangs de gradins, sur lesquels 24 0000 spectateurs trouvaient place, étaient divisés en quatre parties : la première, pour les dignitaires ; la deuxième, pour les chevaliers ; la troisième, réservée aux plébéiens ; la quatrième, aux esclaves. Dans le cas d'un orage, 124 vomitoires permettaient au public de se retirer en quelques minutes.
Ces Arènes, qui servirent à l'origine aux combats d'animaux et de gladiateurs, aux sacrifices humains, voient aujourd'hui des courses de taureaux après avoir été au moyen âge tout un quartier dont la population se distinguait par des traits spéciaux de moeurs et de langage.
Pour chasser les barbares qui s'y étaient réfugiés, Charles Martel y mit le feu et des traces des flammes se montrent encore dans les arcades supérieures.
De toutes les belles constructions que les Romains élevèrent dans les Gaules la plus parfaite, la plus complète est peut-être la Maison Carrée. Sa forme est celle d'un rectangle de 25 mètres sur 12. L'entablement et le péristyle, auquel on accède par 15 marches, sont soutenus par 30 colonnes cannelées d'ordre corinthien. On entre dans le monument par une grande porte carrée que couronne une fort jolie corniche sculptée. On n'est pas d'accord sur l'époque où fut construit cet édifice d'une architecture si élégante, si vraiment grecque par la grâce et d'une conservation si remarquable. Selon les uns, il date de Marc-Aurèle, selon les autres, de Lucien Vérus, enfin quelques-uns l'attribuent à Auguste parce que, d'après une inscription qu'on a pu reconstituer à grand'peine, il faudrait conclure que ce fut un temple élevé en l'honneur de ses deux fils adoptifs. Des fouilles ont fait découvrir des portiques rangés latéralement et qui devaient servir de promenade couverte.
Au pied du mont Cavalier s'élève le temple de Diane dans lequel des archéologues ont cru voir un panthéon ouvert aux dieux des Plaisirs et des Songes. Maintenant, la voûte est effondrée et les murs sont envahis par des figuiers sauvages et des plantes parasites.
Le délabrement de la tour Magne est tel qu'il n'est pas possible d'en distinguer la destination primitive. On pense que ce fut le mausolée d'une riche famille hellénique alors que certains la considérèrent comme une oeuvre des Phéniciens. En 1844, on a mis à jour auprès de cette tour, la château d'eau qui amenait aux différents quartiers de la cité antique les eaux venues par le Pont du Gard.
Les édifices modernes de Nîmes ne s'imposent pas par leur valeur architecturale. La cathédrale, deux fois ruinée, deux fois reconstruites, offre encore des traces de l'art romano-byzantin et gothique. Une partie du soubassement de la façade semble avoir appartenue à un temple d'Apollon. On y trouve les tombeaux de Fléchier et du Cardinal de Bernis. L'église Saint-Paul, en style roman, a un portail décoré en demi-relief d'une certaine valeur.
Il faut signaler encore le palais de justice, très intéressant par son fronton et sa magnifique colonnade. Le musée, autrefois installé dans la Maison Carrée, a un certain nombre de toiles de prix : le Cromwell, de Delaroche, un Portrait, de Mignard, une Marine, de Joseph Vernet, une Mort de Didon, du Guerchin, une Judith, de Guido Reni, une Tête de vieille, de Greuze.
La plus belle promenade de la ville est le jardin de la Fontaine, orné de statues, de vases en marbre, de balustres et qui, avec les allées du mont Cavalier, est le lieu le plus fréquenté des habitants. La place de l'Esplanade, une des plus jolies de la France, est décorée d'une fontaine monumentale où se trouvent cinq figures du statuaire Pradier.
Naguère, cette cité n'avait pour s'abreuver et nettoyer ses habitations et ses rues que l'eau d'une source d'un débit souvent insignifiant ; mais aujourd'hui un canal dérivé du Rhône l'alimente abondamment.
Son industrie a subi des vicissitudes. Une colonie de marchands lombards et toscans qui s'établit à Nîmes vers la fin du moyen âge en fit un milieu prospère du travail auquel la peste, les guerres de religion et la révocation de l'édit de Nantes portèrent les plus rudes coups. Toutefois, elle se releva et avant 1789 ses diverses branches industrielles occupèrent la moitié de sa population qui ne dépassait guère  25 000 âmes.
Actuellement, le tissage des étoffes de soie et toutes les opérations préparatoires sont loin de jouer un rôle aussi considérable qu'au siècle dernier dans son activité, quoiqu'elle soit toujours l'entrepôt général des soies grèges de la région ; mais d'autres branches sont venues les remplacer : c'est la fabrication des tapis, des châles, des foulards. Elle a eu longtemps le monopole des "tapis veloutés" pour l'ameublement, qu'elle confectionnait en se servant de procédés inventés par les fabricants locaux. La perte des clients américains, qui maintenant produisent eux-mêmes, et la concurrence d'Aubusson et de Beauvais l'ont conduite à une crise dont elle n'est pas encore sortie complètement.
Des forges et des fonderies s'y sont installés qui ne peuvent manquer de se développer avec la proximité des mines  de houille de Bessèges et de la Grand'Combe.
Le phylloxera a été un désastre pour toute la contrée, et aucune ville n'en a, plus que celle-ci, ressenti les effets dans son commerce. Son mouvement d'affaires qui, pour les vins et les alcools, atteignait près de 10 millions tomba, et les efforts de la viticulture du Gard n'ont pu lui rendre son importance d'autrefois.
Nîmes a, faute de mieux, un port sur le Rhône : Beaucaire. C'était jadis Saint-Gilles qui, par chénaux navigables des marais de la Camargue, se trouvait tout à la fois sur le fleuve et sur la mer.
Jean Nicot, l'importateur de tabac en France, le conventionnel Rabaut de Saint-Etienne, Guizot et Teste, anciens ministres de Louis-Philippe, le poète Reboul étaient nîmois.
Population en 1896 : 74 601 habitants.

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