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Le blog du passé
26 octobre 2006

Moins je la voy...

Moins je la voy, certes plus je la hays :
Plus je la hays, et moins elle me fashe.
Plus je l'estime, et moins compte j'en fais :
Plus je la fuys, plus veulx qu'elle me sache.
     En un moment deux divers traictz me lasche
Amour et hayne, ennuy avec plaisir.
     Forte est l'amour, qui lors me vient saisir,
Quand hayne vient, et vengeance me crie :
Ainsi me faict hayr mon vain désire
Celle pour qui mon coeur tousjours me prie.

Maurice SCEVE (1500 ?-1564)

Maurice Scève naît au début due XVI° siècle dans une riche famille lyonnaise. Son père, un notable féru d'humanisme, meurt prématurément. Mais ni le jeune homme, ni ses trois soeurs ne connaîtront de difficultés matérielles. Rentier oisif, il peut se consacrer à l'étude et aux voyages. Il suit les cours d'une université italienne et profite d'un séjour en Avignon pour se mettre en quête du tombeau de Laure de Noves, l'inspiratrice de Pétrarque. Il croit le trouver dans la chapelle du couvent des cordeliers de cette ville, en 1533. Cette "découverte" (fort contestable au demeurant) le rend célèbre dans les cercles érudits de Lyon, qu'il fréquente à son retour.
En 1536, il y rencontre la jeune poétesse Pernette Du Guillet qu'il surnomme Cousine. Il a environ trente-cinq ans, et elle à peine seize. Ce coupe de foudre est au centre de son oeuvre essentielle, La Délie, Objet de plus haulte vertu. Pernette meurt en 1545. Son amant, accablé de chagrin, se retire dans un domaine de la campagne lyonnaise. La musique, la peinture et la poésie peuplent sa solitude.
Sa douleur apaisée, il revient à Lyon où il mène une vie d'un poète officiel qui travaille à la commande, et reçoit les hommages de ses jeunes admirateurs. On perd sa trace à partir de 1563...

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